Éolien offshore et biodiversité : les recommandations de l’UICN

Symbole de l’équilibre subtil à trouver entre le développement des énergies renouvelables et la conservation de la biodiversité, les impacts de l’éolien offshore interrogent. Le Comité français de l’UICN s’est penché sur la question pour formuler une série de recommandations.

Le régime juridique de l’éolien en mer comprend plusieurs particularités. Au titre des plus notables se trouve la possibilité pour l’administration de réaliser tout ou partie de l’étude d’impacts imposée à ces installations. Un projet de parc éolien offshore peut en outre bénéficier d’un permis dit « enveloppe ». Cette autorisation particulière permet une certaine versatilité du projet – et de ses impacts – sans remettre en cause sa légalité (voir en cela l’article L.181-28-1 du code de l’environnement).

Ces mesures facilitatrices doivent, pour ne pas devenir excessives, être contrebalancées par la réalisation d’évaluations environnementales particulièrement soignées. Le Comité français de l’UICN s’est ainsi penché sur les études d’impacts de quatre projets emblématiques.

Les constats de l’UICN

Son étude fait ressortir plusieurs « lacunes et des points d’attention à traiter pour garantir un impact limité du développement éolien pour la biodiversité marine et littorale« .

Il souligne notamment la nécessité de renforcer :

  • la connaissance de l’environnement marin et littoral et les retours d’expérience des projets pilotes à ce sujet,
  • le prise en compte des impacts sur l’environnement au stade du projet, plutôt que lors de la planification des activités maritimes,
  • l’implication du public dans la prise de décision,
  • l’adoption d’une échelle de prise en considération des impacts environnementaux larges, permettant d’apprécier les effets cumulés des activités maritimes,
  • la mise en œuvre des mesures de compensation efficaces, à penser à grande échelle,
  • les conséquences de la présence d’une aire marine protégée.

Les recommandations

Ses recommandations, en conséquence, consistent pour certaines à :

  • évaluer les impacts environnementaux des projets à l’échelle des documents stratégiques de façade,
  • intégrer les incidences environnementales de l’éolien en mer dans les documents stratégiques de façade et prévoir des mesures ERC (éviter, réduire, compenser) à ce niveau,
  • lancer des programmes de recherches sur l’environnement marin et rendre publiques ces informations,
  • renforcer la participation du public,
  • définir un ligne claire quant à la comptabilité entre aires marines protégées et éolien offshore,
  • détailler les mesures ERC prévues pour chaque projet et renforcer les stratégies de suivi de celles-ci,
  • mutualiser les mesures de compensation et renforcer la prise en compte des impacts cumulés,
  • attacher une attention particulière aux espèces protégées,
  • intégrer un suivi environnemental aux programmes règlementaires de surveillance des impacts des projets.

Alors que les premiers parcs sont sur le point de sortir de « terre », plusieurs de ces interrogations demeurent fondamentales. Les recommandations de l’UICN apparaissent comme autant de mesures à adopter pour atténuer les remous qui s’annoncent à l’approche des premières autorisations environnementales.

Le rapport peut être consulté dans son intégralité ici :

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