La revue internationale de référence Nature a publié le 17 mars 2022, un édito intitulé « Y a-t-il des limites à la croissance? Il est temps de mettre un terme à un débat cinquantenaire« . Elle y aborde le sujet épineux de la croissance verte et de la valeur du PIB.
Sans prendre position, ce billet appelle à trancher le débat lancé en 1972 par l’ouvrage « Les limites de la croissances » des époux Meadows. En effet, le clivage entre les partisans de la croissance « verte » et ceux en faveur de la décroissance empêche toute prise d’action. Un travail scientifique d’ampleur doit alors permettre de définir une tendance générale.
La détermination de cette tendance implique deux grandes étapes. Il s’agira tout d’abord de réaliser un diagnostic des effets de la croissance économique sur l’environnement. Ce travail impliquera ensuite une définition du concept de croissance qui intègre les externalités sociales et écologiques.
La publication de cet appel apporte en outre deux informations capitales :
- tout d’abord, l’IPBES prépare un rapport d’ampleur sur la perte actuelle de biodiversité. Cette étude réunira plus de 100 auteurs, de 40 nationalités différentes et tâchera d’établir le rôle des modèles économiques sur le déclin du vivant.
- de plus, un groupe de travail réunissant les statisticiens des pays membres de l’ONU travaille à une nouvelle définition du produit intérieur brut (le « PIB »). Le prochain indice de mesure de la croissance économique sera présenté en 2025. Il intégrera les notions de bien-être et de durabilité. Dans le contexte actuel et selon l’OMS, les décideurs politiques seraient atteints par une « obsession pathologique pour le PIB« . Ainsi, mettre à jour le calcul de cette valeur pourrait représenter un changement profond des politiques nationales et internationales.